Alors qu’il est épinglé depuis près de 20 ans par l’enquête Pisa pour ses inégalités scolaires, le système éducatif français peine à se réformer. En réponse, le think thank VersLeHaut, accompagné par l’Ansa, a lancé les Etats Généraux de l’Education, une consultation citoyenne basée sur l’idée que chaque acteur détient une partie de la réponse pour sortir de cette crise éducative. L’objectif : recueillir les réalités de terrain et co-construire avec chaque partie prenante des solutions pour créer l’éducation de demain.
L’aventure des Etats Généraux de l’Education commence en 2017. Le think-thank VersLeHaut, spécialisé dans les questions d’éducation, organise avec l’Ansa, une journée participative rassemblant plus de 50 acteurs institutionnels et associatifs concernés par l’éducation. Cette mobilisation aboutit à une idée ambitieuse : lancer des Etats généraux de l’éducation, portés dans sa totalité et pour la première fois en France par la société civile. Cette démarche participative de grande ampleur entend s’appuyer sur les expériences et les expertises de terrain et proposer des actions concrètes en réponse aux difficultés.
En effet, cette initiative part du constat que l’Education Nationale rencontre des difficultés à s’adapter au monde d’aujourd’hui, particulièrement dans sa promesse de donner à chacun et chacune, suffisamment de clés pour un accomplissement en phase avec ses talents et appétences. Ainsi, les élèves issus d’un milieu défavorisé ne s’autorisent pas complètement en France à avoir des ambitions à la hauteur de leurs résultats scolaires[1]. Pire, les inégalités face à l’éducation tendent à s’accroitre depuis plusieurs années.
Les Etats Généraux de l’Education ont mobilisé, pendant près de 20 mois, les citoyens et les citoyennes autour d’un double objectif :
- Rédiger un texte ambitieux, une Charte de l’Education dont la valeur juridique permettrait de suivre les grands principes fondateurs.
- Construire des propositions concrètes en réponse à 7 défis éducatifs
L’Ansa est mobilisée dès le lancement de la démarche citoyenne pour son expertise en termes de participation afin d’orchestrer cette co-construction en prenant soin d’y inclure les publics les plus précaires. Chacun des 7 défis éducatifs est abordé dans un territoire différent avec un groupe de personnes concernées et/ou intéressées. Professeurs des établissement privés et publics, élèves, parents, associations para-scolaires, entreprises … : un large panel d’ acteurs prend part aux échanges.
Chaque défi aborde une thématique phare telle que l’investissement pour les jeunes enfants, le soutien à la parentalité, l’adaptation aux métiers de demain ou encore l’aide à apporter aux jeunes les plus fragiles. Pour chacun d’eux, l’Ansa a piloté et animé des ateliers permettant de recueillir les témoignages et propositions des personnes concernées sur le terrain, et des journées de co-construction réunissant 30 à 60 acteurs par région. Les propositions ont été mises en ligne sur la plateforme dédiée, également alimentée par les suggestions des internautes. Soumises aux votes des citoyens puis à un panel chargé de les sélectionner, ce sont 70 propositions « clés en main » qui ont été retenues dans le livre blanc. |
Le 1er juillet la soirée de restitution à la maison de la radio a permis à VersLeHaut de présenter la Charte de l’Education et de remettre les propositions sélectionnées aux ministres, M.Blanquer et M.Taquet. Les ministres ont témoigné de leur intérêt pour cette démarche de consultation inédite, qui a su trouver un écho auprès de la population.
Le réseau associatif et les collectivités ont massivement répondu à l’appel, suivi par les acteurs de terrain et les jeunes. Si les publics les plus précaires ont été moins présents qu’espéré, cela s’explique notamment en raison de la crise sanitaire et d’un format semi-distanciel. Cette mobilisation de très grande ampleur, portée par une petite structure et financée uniquement sur des fonds privés, a permis de créer du lien entre les différents acteurs éducatifs et a relevé le défi de mener une dynamique porteuse de solutions, à laquelle l'Ansa est fière d'avoir pu contribuer. Aujourd'hui, il revient aux responsables politiques de s’emparer de ces 70 idées issues du terrain et à toutes les structures et personnes qui y ont contribué de les diffuser et de continuer à leur donner des contenus concrets.